vendredi 6 mars 2009

Caravan Palace, le mélange des genres


Au départ, un contrebassiste, un guitariste et un violoniste; tous très bons musiciens et férus de swing jazz, des Django addicts par ailleurs bidouilleurs électro. Leur projet séduit une chanteuse, un clarinettiste, un tromboniste rythmicien et un guitariste DJ. Lookés façons Zazous, les paléo-punks des années 40, ils donnent le “la” d’une musique jubilatoire et frénétique, improbable charleston futuriste, dancefloor et mélodique. Ça commence souvent comme ça, une bande de potes qui se connaissent depuis 10 ans et qui s’affairent dans la musique chacun de leur côté. Dans le cas présent, une passion commune, le jazz manouche, dans son milieu naturel, les bars, une pratique –relativement– sérieuse de la composition et une inclinaison de leur temps : bricolo électro, house, dub, hip-hop. Le déclic, c’est la commande d’une boîte de prod’-image : une bande son sur des films pornos muets du début du siècle ! Ils y brassent tous les ingrédients de leur bagage. Nos trois larrons font tourner le résultat de leur ébauche auprès des oreilles amies, le feedback les convainc de laisser de côté leurs projets respectifs et de “pondre” un répertoire propre. Car il n’est pas question pour eux de relooker Django ou de faire un lifting au jazz swing ! Quitte à tracer une voie inédite, autant le faire avec du matériau flambant neuf. On est en 2005. Ça va leur prendre un an. C’est là qu’ils rencontrent Loïc Barrouk, le boss du Café de la Danse, qui s’enthousiasme pour le projet, leur ouvre le chemin du disque (ils enregistrent dans la foulée avec des musiciens de studio) et, dans un second temps, de la scène. Pour ça, il  faut trouver de durables compagnons d’aventure, c'est pourquoi ils fouinent sur MySpace. En deux mois, la troupe est au complet, avec Chapi (clarinette), Toustou (trombone et homme des rythmes synthétiques), Aurélien (alternativement guitariste et DJ) et, last but not least, la pétulante Colotis Zoé au chant, le portrait-type de la chanson “Jolie coquine” ! Des trois pionniers, Hugues, le foufou de la bande, se révèle un scatteur échevelé, Arnaud et Carlos doublent leurs instruments par la programmation. Tous ensemble, ils composent un nouveau répertoire, et la Caravane décolle. Leur secret, c’est un buzz supersonique via le net (une promo gratos) et un an de concerts qui frappent, avant même la sortie du disque, notamment le Festival de Jazz Django Reinhardt 2007, à Samois, où ils retournent un public qui ignorait leur existence et claquent ainsi le bec aux orthodoxes de la scène jazz manouche. Les excellents musiciens de Caravan Palace qui sont certes “gadjos” (non gitans), donnent un coup de jeune à ce swing éternel sans pour autant être donneurs de leçons. En plus d’un public d’oreilles curieuses, ladite Caravane entraîne déjà derrière elle une troupe d’accros familiers de la vibe électro, qui les suit de scène en scène. Le terrain de jeu de Caravan Palace ne se limite pas à l’hexagone car l’Europe, curieuse, les demande. C'est en octobre 2008 que sort enfin l’album, chez Wagram. Avec Caravan Palace, le swing s’est trouvé un futur antérieur et un nouveau public dont vous ferez peut-être partie grâce à leur prestation le dimanche 5 avril sous le grand chapiteau du Garorock.
Un avant-goût via cette vidéo live au Café de la Danse l'an dernier :
Et une p'tite vidéo de leur single "Jolie Coquine" :
Pour plus de sons et d'infos, rendez-vous sur leur myspace : myspace Caravan Palace

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire